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Title: Cinéma de Minuit
Fandom : Original
Prompts: #360- Labyrinth
Rating: Gen
A/N: 1st person POV, written in French. Inspired by a trip I took in the little streets of Paris, near Notre-Dame. This is part of a bigger story.
Summary: Somewhere in the little old streets of the city, a whole other world is hidden.
Le dédale de petites rues dans lequel je m'était engagée avait beau être largement pourvu de panneaux et pancartes de tout poil, je ne tardai pas à être envahie par un sentiment de désorientation parfaitement désagréable. Comment les habitants de quartier parvenaient à se déplacer efficacement sans être sans arrêt suspendus aux indicateurs ou à une carte me dépassait totalement. Non seulement l'agencement des voies de circulation n'avait pas adopté ce plan en grille qui rendait le repérage si simple dans les grandes villes américaine – du moins le pensai-je ; dans les faits, je n'avais jamais eu l'occasion d'arpenter ces rues pour vérifier mon hypothèse -, mais la disposition erratique des bâtiment donnait l'impression de circuler dans un labyrinthe construit par un enfant de cinq ans. Selon l'avancement plus ou moins prononcé des façades, les venelles latérales dont on ne savait si elles figuraient bien sur le plan, ou si seulement elles menaient bien quelque part, les rues se tordaient, s'allongeaient, se nouaient comme les tentacules d'une gigantesque pieuvre de briques et de pierres. Pour encore rajouté à l'atmosphère oppressante du quartier, les façades, trop hautes pour la largeur des rues, jetaient une ombre inquiétante sur le paysage, seulement brisée ça et là par des petit squares mal entretenus. Tandis que je consultai une colonne de pancartes au croisement des trois rues, je regrettai plus que jamais l'ensoleillement amical de mon quartier résidentiel, à l'autre bout de la ville.
Ma persévérance paya, quelques minutes plus tard, lorsque je poussai la porte du Cinéma de Minuit, niché au coin de deux rues pavées relativement fréquentées. L'établissement ne payait pas de mine, mais ne pèchait pas par excès de modestie ; une large enseigne aux néons rouge vif signalait à tout le voisinage la présence de sa porte, juste en dessous. De part et d'autre de cette entrée se trouvaient des vitrines qui me rappelaient irrésistiblement les façades des bars de "masseuses", où les employées mettent en avant ce que la nature leur a donné, comme des mannequins en plastique parés des plus beaux atours d'un magasin de vêtement. Aucun être humain en chair et en os n'était exposé ici ; seulement une mise en scène un brin décadente de photos de représentations passées et des accessoires kitchs et voyants qui en avaient fait partie. Des guirlandes électriques de couleurs vives, toujours dans des rouges, mauves et roses qui saillaient à l'ensemble, attendaient d'être allumées pour attirer le spectateur dans l'obscurité de la nuit citadine. La seconde façade de l'établissement, par comparaison, semblait bien fade ; outre une sorte d'entrée des artistes, qui servaient probablement aussi de sortie de service, elle ne présentait que deux affiches de films anciens, et l'inévitable poubelle géante dont les établissements de divertissement ne semblaient pouvoir se passer.
En ce milieu d'après-midi, le cinéma n'avait pas encore officiellement ouvert ses portes, mais je me risquai tout de même à en pousser les battants. Comme je m'y attendais, ils ne cédèrent pas sous la pression. Je me résolus donc à trouver une sonnette pour avertir le propriétaire des lieux de ma présence – en espérant qu'il y ait effectivement quelqu'un aussi tôt dans la journée. Je ne mis pas longtemps à localiser le bouton de sonnette, disposé sur le côté droit, au milieu d'un enchevêtrement d'arabesques en fer forgé. Lorsque j'appuyai dessus, j'entendis au loin le bruit de cloche retentir, dans une imitation rythmique parfaite de la toccata et fugue en ré mineur de Bach. Voilà qui était tout à fait approprié pour l'endroit. Jusqu'ici, le Cinéma de Minuit était à la hauteur de sa réputation. Il me tardait de pénétrer véritablement dans l'antre de la bête.
Fandom : Original
Prompts: #360- Labyrinth
Rating: Gen
A/N: 1st person POV, written in French. Inspired by a trip I took in the little streets of Paris, near Notre-Dame. This is part of a bigger story.
Summary: Somewhere in the little old streets of the city, a whole other world is hidden.
Le dédale de petites rues dans lequel je m'était engagée avait beau être largement pourvu de panneaux et pancartes de tout poil, je ne tardai pas à être envahie par un sentiment de désorientation parfaitement désagréable. Comment les habitants de quartier parvenaient à se déplacer efficacement sans être sans arrêt suspendus aux indicateurs ou à une carte me dépassait totalement. Non seulement l'agencement des voies de circulation n'avait pas adopté ce plan en grille qui rendait le repérage si simple dans les grandes villes américaine – du moins le pensai-je ; dans les faits, je n'avais jamais eu l'occasion d'arpenter ces rues pour vérifier mon hypothèse -, mais la disposition erratique des bâtiment donnait l'impression de circuler dans un labyrinthe construit par un enfant de cinq ans. Selon l'avancement plus ou moins prononcé des façades, les venelles latérales dont on ne savait si elles figuraient bien sur le plan, ou si seulement elles menaient bien quelque part, les rues se tordaient, s'allongeaient, se nouaient comme les tentacules d'une gigantesque pieuvre de briques et de pierres. Pour encore rajouté à l'atmosphère oppressante du quartier, les façades, trop hautes pour la largeur des rues, jetaient une ombre inquiétante sur le paysage, seulement brisée ça et là par des petit squares mal entretenus. Tandis que je consultai une colonne de pancartes au croisement des trois rues, je regrettai plus que jamais l'ensoleillement amical de mon quartier résidentiel, à l'autre bout de la ville.
Ma persévérance paya, quelques minutes plus tard, lorsque je poussai la porte du Cinéma de Minuit, niché au coin de deux rues pavées relativement fréquentées. L'établissement ne payait pas de mine, mais ne pèchait pas par excès de modestie ; une large enseigne aux néons rouge vif signalait à tout le voisinage la présence de sa porte, juste en dessous. De part et d'autre de cette entrée se trouvaient des vitrines qui me rappelaient irrésistiblement les façades des bars de "masseuses", où les employées mettent en avant ce que la nature leur a donné, comme des mannequins en plastique parés des plus beaux atours d'un magasin de vêtement. Aucun être humain en chair et en os n'était exposé ici ; seulement une mise en scène un brin décadente de photos de représentations passées et des accessoires kitchs et voyants qui en avaient fait partie. Des guirlandes électriques de couleurs vives, toujours dans des rouges, mauves et roses qui saillaient à l'ensemble, attendaient d'être allumées pour attirer le spectateur dans l'obscurité de la nuit citadine. La seconde façade de l'établissement, par comparaison, semblait bien fade ; outre une sorte d'entrée des artistes, qui servaient probablement aussi de sortie de service, elle ne présentait que deux affiches de films anciens, et l'inévitable poubelle géante dont les établissements de divertissement ne semblaient pouvoir se passer.
En ce milieu d'après-midi, le cinéma n'avait pas encore officiellement ouvert ses portes, mais je me risquai tout de même à en pousser les battants. Comme je m'y attendais, ils ne cédèrent pas sous la pression. Je me résolus donc à trouver une sonnette pour avertir le propriétaire des lieux de ma présence – en espérant qu'il y ait effectivement quelqu'un aussi tôt dans la journée. Je ne mis pas longtemps à localiser le bouton de sonnette, disposé sur le côté droit, au milieu d'un enchevêtrement d'arabesques en fer forgé. Lorsque j'appuyai dessus, j'entendis au loin le bruit de cloche retentir, dans une imitation rythmique parfaite de la toccata et fugue en ré mineur de Bach. Voilà qui était tout à fait approprié pour l'endroit. Jusqu'ici, le Cinéma de Minuit était à la hauteur de sa réputation. Il me tardait de pénétrer véritablement dans l'antre de la bête.
no subject
Date: 2013-06-16 06:59 pm (UTC)no subject
Date: 2013-06-16 07:06 pm (UTC)no subject
Date: 2013-06-16 09:05 pm (UTC)Edit: It's because you're not a member of the comm. If you go to the profile and click "Join Comm" that'll fix this issue.